La numérisation 3D au service de la sauvegarde du patrimoine détruit par Daech

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Depuis une quinzaine d’années, les extrémistes djihadistes de diverses organisations ont pris pour cible les monuments et oeuvres hérités de l’histoire des religions.

En mars 2001, un attentat visant le patrimoine de l’Asie central avait choqué le monde. Les talibans avaient détruit les deux plus hautes sculptures de Bouddha du monde, les bouddhas de Bamiyan, en Afghanistan. Cet acte terroriste a eu pour conséquence de modifier le paysage de la préservation culturelle des sites archéologiques du monde entier.

En effet, certaines équipes ont alors eu l’idée de numériser les sites antiques en utilisant les technologies 3D de balayage. Ils n’imaginaient pas à cette époque, que des centaines de destructions d’ouvrages classés seraient perpétrées dans les 15 années suivantes.

Les diverses dégradations et démolitions volontaires ont déclenché une série d’initiatives de groupes de chercheurs parfois associés à des organismes à but non lucratif. On trouve parmi eux, la Fondation Bruno Kessler, le projet Zamani de l’université de Cape Town, le Centre pour la Virtualisation de l’Université de Floride du Sud, l’Université d’Arizona…

Les équipes ont entrepris de réaliser un maximum de scans 3D, de plans architecturaux et de documents photographiques détaillés de divers sites à travers le monde, en gardant à l’esprit qu’ils pourraient être détruits à tout moment.

Les progrès des technologies 3D de balayage, les drones, les nouveaux logiciels d’assemblage d’images, le développement de la haute résolution des scanners laser 3D, et la publication d’images par un réseau bénévole de Touristes Préservationnistes, ont été utilisés dans le but de préserver la mémoire de ces joyaux de l’architecture mondiale.

Cet ensemble d’outils a pour vocation de prévenir la perte permanente d’objets culturels. Pour exemple, le Projet de Mossoul a eu pour objectif de collecter le plus d’images possibles à la suite de la destruction du musée de Mossoul en 2015, de façon à numériser le plus grand nombre d’œuvres possible.

Selon certains des partenaires de ces diverses opérations,

« Les tentatives de détruire une partie de l’héritage du monde ont finalement eu l’effet inverse : une zone entièrement nouvelle de la recherche scientifique a transformé l’archéologie, le patrimoine, la paléontologie, la muséologie et l’architecture. »

Tout le travail des chercheurs est disponible en ligne. L’accès aux données et aux images des monuments n’a donc jamais été autant démocratisée.

L’organisation Furure Tense, en partenariat avec Slate, la New America et l’Université d’Arizona organise aujourd’hui, jeudi 28 janvier, une rencontre Happy-Hour, à Washington, sur l’utilisation de la technologie en vue de la préservation des antiquités.

H.L.

Source : Slate


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